« Nous devons à la mémoire de nos aïeux de conserver, autant que nous le pouvons, les maisons qu’ils ont possédées et chéries : car, par le soin qu’ils en ont eu, par les dépenses qu’ils ont faites à les bâtir et à les embellir, on peut juger avec une grande apparence que leur intention a été de les faire passer à leur postérité. »
Montesquieu, Pensées, n° 1280
Situé à l’écart du bourg, le château s’élève au centre du domaine depuis le XIIIe siècle. L’ancienne forteresse médiévale dont les murs à pans coupés semblent émerger au milieu de ses fossés en eau est aujourd’hui environné par un vaste parc arboré. Le domaine classé monument historique s’étend sur 150 hectares.
C’est au château de La Brède qu’est né Montesquieu, c’est là qu’il est toujours revenu, fidèle à ses racines et à lui-même.
Pour Montesquieu qui y a vécu durant de longues périodes tout au long de sa vie, La Brède est un lieu de travail et de réflexion, où il a composé une grande partie de son œuvre. C’est un domaine qu’il a patiemment agrandi et soigneusement géré, un parc qu’il a embelli, une chambre où il recevait parfois ses visiteurs, une bibliothèque qu’il a emplie de livres et d’où il pouvait contempler cette terre tant aimée. Transmis à ses descendants, le château et son domaine ont gardé l’esprit de Montesquieu et le souvenir d’une histoire de huit siècles.
LA VISITE D’UNE MAISON DE FAMILLE
La découverte intérieure vous conduit sur les pas de l’écrivain à travers les lieux emblématiques où il travaillait, dont sa chambre préservée dans son état du XVIIIe siècle et son ancienne bibliothèque. Cette grande salle du château retient particulièrement l’attention en raison de ses vastes dimensions – 150 m2 – et de la présence d’une haute voûte de lambris de châtaignier. Des peintures représentant un tournoi composaient le décor de cette salle seigneuriale à la fin du XVe siècle. La visite de la chapelle, de la salle à manger et des salons révèle la richesse des collections et du mobilier réunis au fil du temps par une famille constamment attachée à un lieu emblématique, porteur de la mémoire d’un ancêtre devenu connu dans le monde entier : comme Stendhal en 1838, on vient en pèlerinage à La Brède.